The Chartreuse Notre-Dame de Durbon is a former Carthusian monastery, one of the first four of the Carthusian Order.
Located in the hamlet of Durbon, 6 km northeast of Saint-Julien-en-Beauchêne, in the valley of the Bouriane torrent in the Hautes-Alpes.
*** L'histoire :
Cette chartreuse est fondée dès 1116, grâce aux donations de la famille de Beldisnar ou Beaudinar et de l'évêque de Gap. Dom Lazare et quelques frères, les premiers moines viennent de Grande Chartreuse.
En 1121, ils reçoivent l'Alpe de Petra Galdemar, dans le haut bassin de Rioufroid. En 1126 ils achètent à divers propriétaires toutes leurs possessions, forêts, prés, alpages, pâturages, à Durbon.
En 1140, ils achètent à de très nombreux propriétaires l'ensemble des champs, prés, forêts, rochers et eaux, formant le terroir de Rioufroid.
Leur domaine pastoral s'accroît surtout lorsqu'ils étendent leurs possessions sur les hauts versants qui dominent la vallée. Ils s'étendent sur la rive droite vers la Tête de Garnesier, vers Chamousset, vers La Jarjatte. Leur domaine culturel rayonne en étoile autour de Durbon et sort même du Bochaine comme le fera largement leur domaine pastoral.
En 1145, ils possèdent un cellier à Guignaise près de Châtillon-en-Diois et au XIIIe siècle, ils se constituent, sur le territoire d'Aspres, un domaine vinicole.
Le pape Alexandre III confirme la fondation en 1169.
En 1173, un conflit les oppose avec les chevaliers du Temple de Lus-la-Croix-Haute, au sujet des pâturages de Crosetz et de Gargata (montagnes de la Jarjatte).
La chartreuse demeure très pauvre jusqu'aux donations faites par Frédéric Barberousse en 1178 et Henri VI en 1188. Le domaine se développe, mais dans des terres très incultes.
En 1222, Notre-Dame de Bertaud ayant demandé le passage de ses moutons allant en Dévoluy, sur le territoire de Durbon, les moines acceptent à contre-cœur et réduisent le séjour au maximum d'une nuit.
Les chartreux se montrent fort jaloux de leur indépendance et refusent en 1304 de recevoir l'évêque Etienne de Gap en tournée, avant qu'il n'ait signé cette déclaration solennelle « qu'il n'entend point porter atteinte aux droits de la Chartreuse et que ce précédent (l'hospitalité) n'aura aucune influence ».
En 1278, à Rioufroid, une bataille s'engage entre les chartreux et les gens de Saint-Julien; les syndics de l'universitas de Saint-Julien accusent le prieur lui-même d'avoir jeté la première pierre. Raynaud de Montauban entraîne à sa suite, le 10 juin 1301, les habitants d'Agnielles sur les terroirs des Chartreux à Recours. Ils malmènent le bétail, occupent une grange.
Un incendie en 1405 aurait été irrémédiable sans la concession pontificale d'une imposition sur les legs pieux dans toute la province ecclésiastique.
En 1446, les moniales de la Chartreuse de Bertaud, sinistrée, sont transférées à Durbon, dans une maison voisine de celle des chartreux.
Elles y sont fixées en 1453.
En 1463, le chapitre général de l'ordre uni et incorpore les biens du monastère de Bertaud à ceux de la chartreuse de Durbon, l'indépendance du monastère de Bertaud n'existe plus. Durbon administre les biens de Bertaud comme les siens, il n'y a plus de distinction entre les deux monastères. La communauté y reste jusqu'en 1601, date à laquelle le chapitre général transfère la dernière moniale à Prémol et rétablit une maison de moines à Durbon.
Pendant ce temps, la maison n'héberge pratiquement plus de moines, et le prieur est aussi vicaire des moniales. Les biens des moniales sont attribués à Durbon. Les guerres de religion l'éprouvent beaucoup, mais le XVIIe siècle est une époque de prospérité, avec exploitation de mines et hauts fourneaux.
La Chartreuse de Durbon était propriétaire de plusieurs mines de fer, de cuivre et de plomb, exploitées dès le début du 16e siècle qui alimentaient des martinets étrangers à l'abbaye.
La chartreuse crée sur le territoire de l'actuelle forêt domaniale un haut fourneau à Rioufroid, où se développe un véritable complexe métallurgique, avec plusieurs martinets et forge à la catalane.
Le 13 février 1790, l'Assemblée constituante prononce l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses. La communauté est dispersée en 1791. Les biens de la chartreuse sont confisqués, puis dispersés ou vendus.
Des fouilles archéologiques de la maison haute de la chartreuse ont eu lieu de 2002 à 2007.
Les prospections entreprises dans la commune de Saint-Julien-en-Beauchêne ont permis de retrouver les vestiges de plusieurs de ces établissements métallurgiques parmi lesquels un haut-fourneau et un martinet.
À proximité du haut fourneau coupé par la route forestière qui dessert la forêt domaniale, ont été retrouvés des amas de scories denses ainsi que des laitiers de nature archaïque en cours d'étude. Des billes et fragments de fonte sont fréquemment associés aux déchets.
Surmontant les ruines, une galerie de mine précédée d'une exploitation à ciel ouvert développe une vingtaine de mètres dans les calcaires du Crétacé Supérieur, suivant une strate de minerai de fer de faible puissance.
D'autres galeries de mines signalées dans les archives n'ont pu être retrouvées. En revanche, plusieurs niveaux géologiques contenant du minerai de fer ont été identifiés dans les corniches calcaires qui barrent la rive droite du ravin.
Des sentiers muletiers parfois taillés dans le roc ont été repérés en altitude (plus de 1700m). Ces sentiers qui permettaient de relier les différentes vallées entre elles, constituent un réseau reliant les principales unités métallurgiques entre elles.
Le complexe métallurgique de la Chartreuse de Durbon constitue un site de grande importance dans le domaine de l'histoire des techniques métallurgiques.
Cette chartreuse est fondée dès 1116, grâce aux donations de la famille de Beldisnar ou Beaudinar et de l'évêque de Gap. Dom Lazare et quelques frères, les premiers moines viennent de Grande Chartreuse.
En 1121, ils reçoivent l'Alpe de Petra Galdemar, dans le haut bassin de Rioufroid. En 1126 ils achètent à divers propriétaires toutes leurs possessions, forêts, prés, alpages, pâturages, à Durbon.
En 1140, ils achètent à de très nombreux propriétaires l'ensemble des champs, prés, forêts, rochers et eaux, formant le terroir de Rioufroid.
Leur domaine pastoral s'accroît surtout lorsqu'ils étendent leurs possessions sur les hauts versants qui dominent la vallée. Ils s'étendent sur la rive droite vers la Tête de Garnesier, vers Chamousset, vers La Jarjatte. Leur domaine culturel rayonne en étoile autour de Durbon et sort même du Bochaine comme le fera largement leur domaine pastoral.
En 1145, ils possèdent un cellier à Guignaise près de Châtillon-en-Diois et au XIIIe siècle, ils se constituent, sur le territoire d'Aspres, un domaine vinicole.
Le pape Alexandre III confirme la fondation en 1169.
En 1173, un conflit les oppose avec les chevaliers du Temple de Lus-la-Croix-Haute, au sujet des pâturages de Crosetz et de Gargata (montagnes de la Jarjatte).
La chartreuse demeure très pauvre jusqu'aux donations faites par Frédéric Barberousse en 1178 et Henri VI en 1188. Le domaine se développe, mais dans des terres très incultes.
En 1222, Notre-Dame de Bertaud ayant demandé le passage de ses moutons allant en Dévoluy, sur le territoire de Durbon, les moines acceptent à contre-cœur et réduisent le séjour au maximum d'une nuit.
Les chartreux se montrent fort jaloux de leur indépendance et refusent en 1304 de recevoir l'évêque Etienne de Gap en tournée, avant qu'il n'ait signé cette déclaration solennelle « qu'il n'entend point porter atteinte aux droits de la Chartreuse et que ce précédent (l'hospitalité) n'aura aucune influence ».
En 1278, à Rioufroid, une bataille s'engage entre les chartreux et les gens de Saint-Julien; les syndics de l'universitas de Saint-Julien accusent le prieur lui-même d'avoir jeté la première pierre. Raynaud de Montauban entraîne à sa suite, le 10 juin 1301, les habitants d'Agnielles sur les terroirs des Chartreux à Recours. Ils malmènent le bétail, occupent une grange.
Un incendie en 1405 aurait été irrémédiable sans la concession pontificale d'une imposition sur les legs pieux dans toute la province ecclésiastique.
En 1446, les moniales de la Chartreuse de Bertaud, sinistrée, sont transférées à Durbon, dans une maison voisine de celle des chartreux.
Elles y sont fixées en 1453.
En 1463, le chapitre général de l'ordre uni et incorpore les biens du monastère de Bertaud à ceux de la chartreuse de Durbon, l'indépendance du monastère de Bertaud n'existe plus. Durbon administre les biens de Bertaud comme les siens, il n'y a plus de distinction entre les deux monastères. La communauté y reste jusqu'en 1601, date à laquelle le chapitre général transfère la dernière moniale à Prémol et rétablit une maison de moines à Durbon.
Pendant ce temps, la maison n'héberge pratiquement plus de moines, et le prieur est aussi vicaire des moniales. Les biens des moniales sont attribués à Durbon. Les guerres de religion l'éprouvent beaucoup, mais le XVIIe siècle est une époque de prospérité, avec exploitation de mines et hauts fourneaux.
La Chartreuse de Durbon était propriétaire de plusieurs mines de fer, de cuivre et de plomb, exploitées dès le début du 16e siècle qui alimentaient des martinets étrangers à l'abbaye.
La chartreuse crée sur le territoire de l'actuelle forêt domaniale un haut fourneau à Rioufroid, où se développe un véritable complexe métallurgique, avec plusieurs martinets et forge à la catalane.
Le 13 février 1790, l'Assemblée constituante prononce l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses. La communauté est dispersée en 1791. Les biens de la chartreuse sont confisqués, puis dispersés ou vendus.
Des fouilles archéologiques de la maison haute de la chartreuse ont eu lieu de 2002 à 2007.
Les prospections entreprises dans la commune de Saint-Julien-en-Beauchêne ont permis de retrouver les vestiges de plusieurs de ces établissements métallurgiques parmi lesquels un haut-fourneau et un martinet.
À proximité du haut fourneau coupé par la route forestière qui dessert la forêt domaniale, ont été retrouvés des amas de scories denses ainsi que des laitiers de nature archaïque en cours d'étude. Des billes et fragments de fonte sont fréquemment associés aux déchets.
Surmontant les ruines, une galerie de mine précédée d'une exploitation à ciel ouvert développe une vingtaine de mètres dans les calcaires du Crétacé Supérieur, suivant une strate de minerai de fer de faible puissance.
D'autres galeries de mines signalées dans les archives n'ont pu être retrouvées. En revanche, plusieurs niveaux géologiques contenant du minerai de fer ont été identifiés dans les corniches calcaires qui barrent la rive droite du ravin.
Des sentiers muletiers parfois taillés dans le roc ont été repérés en altitude (plus de 1700m). Ces sentiers qui permettaient de relier les différentes vallées entre elles, constituent un réseau reliant les principales unités métallurgiques entre elles.
Le complexe métallurgique de la Chartreuse de Durbon constitue un site de grande importance dans le domaine de l'histoire des techniques métallurgiques.
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