Le 05 Dec
→ Veynes
· Cinéma Les Variétés - Quai des Arts - 2 Avenue des Martyrs
Plongez dans Kansas City de 1968 à travers le film de Frederick Wiseman, capturant le quotidien brut de la police. Un mélange de brutalité et d'humour, sans artifice. Un événement incontournable pour les amateurs de cinéma.
Bonjour à vous, spectateurs de Ciné mon Mardi, fidèles ou occasionnels, cinéphiles chevronnés ou amateurs avertis d'un cinéma de qualité.
C'était en octobre 2020, Libération rencontrait Frederick Wiseman. À 90 ans, le documentariste faisait à Paris la promotion de son 46e long-métrage, City Hall. Après 56 ans de cinéma, l'occasion était bonne pour revenir sur ses méthodes de travail, le regard qu'il portait sur ses œuvres passées, Law and order, film majeur, et les changements qu'il pouvait observer sur la police de son pays.
Frederick Wiseman : « Franchement, ça n'a pas tant changé que ça. Nixon s'est fait élire en 1968 sur cette thématique de La loi et l'ordre. C'est ce qui clôt le film. Et que fait Trump aujourd'hui ? On ne voit pas les policiers tuer quelqu'un dans mon film, mais il y a cette scène où ils étranglent une prostituée qui a essayé de leur échapper. Quand le film est sorti en 1969, personne n'en faisait un scandale. […] Ce qui a changé, ce n'est pas tant la police ou son travail que la perception qui en est faite. […] En 1967 ou 1968, quand j'ai fait le film, c'était assez peu commun d'entreprendre une telle démarche. La police ne faisait pas du tout les gros titres comme aujourd'hui. Et je pense que ce qui structure le débat aujourd'hui, comme ce cliché defund the police [définancer la police], n'a pas vraiment de sens. Ce que l'on peut faire, c'est former les policiers différemment, ou réassigner certaines fonctions des policiers aux services sociaux, mais la police reste nécessaire, parce que la société contient des agissements violents. Il n'est pas de société sans violence, et l'État doit conserver le monopole du contrôle de cette violence. Les communautés noires américaines, en majorité, ne veulent pas l'abolition de la police, mais de certains comportements des policiers qui sont inacceptables.
Law and order
Présentation du film et échanges après la projection
mardi 26 novembre à 20h30
Cinéma d'Art et Essai Les Variétés
2, avenue des Martyrs à Veynes
Paul-Serge Miara
Ciné mon Mardi
La réservation est conseillée.
Réservez au plus tard le lundi 25 novembre.
Au delà, pas de confirmation possible.
Réservez plutôt avec le lien ci-dessous.
Mais vous pouvez aussi appeler le 04 92 58 15 27 aux heures d'ouverture du Quai des arts.
Pour commencer
Mais que fait la police ?!
Kansas City, Missouri, 1968. Frederick Wiseman filme le travail quotidien des services de police de cette grande ville du Midwest américain, sans commentaire, sans effet spécial – sans fard. S'y construit un portrait complexe, entre brutalité et humour, révélateur d'une société en crise rongée par le racisme, la pauvreté et la violence.
Allons plus loin
Assassinat de Martin Luther King puis de Robert Kennedy, émeutes raciales embrasant le pays et campagne présidentielle centrée sur les pouvoirs régaliens… Le contexte de 1968 dans lequel Frederick Wiseman réalise Law and order semblait appeler à un documentaire abrasif sur la police. Mais pour son troisième film, Wiseman suit déjà une ligne claire qui préfigure une œuvre d'une grande cohérence.
À l'exception du segment final, qui ouvre le récit sur l'actualité politique états-unienne, le film s'intéresse avant tout aux rues d'Admiral Boulevard, l'un des quartiers sous tension de Kansas City, que le cinéaste sillonne durant six semaines à bord de plusieurs voitures de police. Aussi court qu'intense, le film paraît s'écrire et se réinventer au gré des situations très différentes auxquelles sont confrontés les agents. « On ne peut rien faire pour vous » affirme par exemple l'un des agents à un père insistant qui refuse de perdre la garde de sa fille après s'être confronté au nouveau conjoint de son ex-compagne.
Plutôt que de rétablir l'ordre, la police passe le plus clair de son temps à temporiser ou à simplement occuper l'espace public dans une logique de représentation. C'est l'une des colonnes vertébrales du cinéma documentaire de Wiseman : les individus, d'autant plus s'ils sont les garants d'une quelconque autorité, jouent un rôle analogue à celui d'un comédien. Costumes, gestes, répliques : chaque détail compte pour tenter de légitimer un usage de la force disproportionné à l'égard d'une population maltraitée qui, bien souvent, cherche à se défendre tant bien que mal. Qui regarde qui ? Qui se trouve sur les planches et dans l'audience ? Qui contrôle vraiment la mise en scène du réel ? Voici quelques questions très actuelles que vient nous poser Law and order de Wiseman.
Le cinéaste
Depuis bientôt soixante ans, Frederick Wiseman sillonne l'Amérique pour brosser le portrait de ses institutions publiques, mais surtout « Nos humanités » (son dernier docu s'intéresse à la gastronomie française…). Alors qu'une rétrospective au Centre Pompidou de notre belle capitale lui est entièrement consacrée cet automne, nous montrons à Veynes l'un de ses trois documentaires filmés dans les années 1970, entre institutions hospitalières et judiciaires.
Cinéma engagé ? Voici sa réponse : « Je ne fais pas de films idéologiques, parce que dans ce cas, il faut supprimer ou nier trop de choses, c'est-à-dire tout ce qui ne va pas dans le sens de cette idéologie. Ces films veulent convaincre ; or, moi, je ne veux convaincre personne. »
L'Équipe de Ciné mon mardi
d'après Critikat, Trois couleurs et Politis
C'était en octobre 2020, Libération rencontrait Frederick Wiseman. À 90 ans, le documentariste faisait à Paris la promotion de son 46e long-métrage, City Hall. Après 56 ans de cinéma, l'occasion était bonne pour revenir sur ses méthodes de travail, le regard qu'il portait sur ses œuvres passées, Law and order, film majeur, et les changements qu'il pouvait observer sur la police de son pays.
Frederick Wiseman : « Franchement, ça n'a pas tant changé que ça. Nixon s'est fait élire en 1968 sur cette thématique de La loi et l'ordre. C'est ce qui clôt le film. Et que fait Trump aujourd'hui ? On ne voit pas les policiers tuer quelqu'un dans mon film, mais il y a cette scène où ils étranglent une prostituée qui a essayé de leur échapper. Quand le film est sorti en 1969, personne n'en faisait un scandale. […] Ce qui a changé, ce n'est pas tant la police ou son travail que la perception qui en est faite. […] En 1967 ou 1968, quand j'ai fait le film, c'était assez peu commun d'entreprendre une telle démarche. La police ne faisait pas du tout les gros titres comme aujourd'hui. Et je pense que ce qui structure le débat aujourd'hui, comme ce cliché defund the police [définancer la police], n'a pas vraiment de sens. Ce que l'on peut faire, c'est former les policiers différemment, ou réassigner certaines fonctions des policiers aux services sociaux, mais la police reste nécessaire, parce que la société contient des agissements violents. Il n'est pas de société sans violence, et l'État doit conserver le monopole du contrôle de cette violence. Les communautés noires américaines, en majorité, ne veulent pas l'abolition de la police, mais de certains comportements des policiers qui sont inacceptables.
Law and order
Présentation du film et échanges après la projection
mardi 26 novembre à 20h30
Cinéma d'Art et Essai Les Variétés
2, avenue des Martyrs à Veynes
Paul-Serge Miara
Ciné mon Mardi
La réservation est conseillée.
Réservez au plus tard le lundi 25 novembre.
Au delà, pas de confirmation possible.
Réservez plutôt avec le lien ci-dessous.
Mais vous pouvez aussi appeler le 04 92 58 15 27 aux heures d'ouverture du Quai des arts.
Pour commencer
Mais que fait la police ?!
Kansas City, Missouri, 1968. Frederick Wiseman filme le travail quotidien des services de police de cette grande ville du Midwest américain, sans commentaire, sans effet spécial – sans fard. S'y construit un portrait complexe, entre brutalité et humour, révélateur d'une société en crise rongée par le racisme, la pauvreté et la violence.
Allons plus loin
Assassinat de Martin Luther King puis de Robert Kennedy, émeutes raciales embrasant le pays et campagne présidentielle centrée sur les pouvoirs régaliens… Le contexte de 1968 dans lequel Frederick Wiseman réalise Law and order semblait appeler à un documentaire abrasif sur la police. Mais pour son troisième film, Wiseman suit déjà une ligne claire qui préfigure une œuvre d'une grande cohérence.
À l'exception du segment final, qui ouvre le récit sur l'actualité politique états-unienne, le film s'intéresse avant tout aux rues d'Admiral Boulevard, l'un des quartiers sous tension de Kansas City, que le cinéaste sillonne durant six semaines à bord de plusieurs voitures de police. Aussi court qu'intense, le film paraît s'écrire et se réinventer au gré des situations très différentes auxquelles sont confrontés les agents. « On ne peut rien faire pour vous » affirme par exemple l'un des agents à un père insistant qui refuse de perdre la garde de sa fille après s'être confronté au nouveau conjoint de son ex-compagne.
Plutôt que de rétablir l'ordre, la police passe le plus clair de son temps à temporiser ou à simplement occuper l'espace public dans une logique de représentation. C'est l'une des colonnes vertébrales du cinéma documentaire de Wiseman : les individus, d'autant plus s'ils sont les garants d'une quelconque autorité, jouent un rôle analogue à celui d'un comédien. Costumes, gestes, répliques : chaque détail compte pour tenter de légitimer un usage de la force disproportionné à l'égard d'une population maltraitée qui, bien souvent, cherche à se défendre tant bien que mal. Qui regarde qui ? Qui se trouve sur les planches et dans l'audience ? Qui contrôle vraiment la mise en scène du réel ? Voici quelques questions très actuelles que vient nous poser Law and order de Wiseman.
Le cinéaste
Depuis bientôt soixante ans, Frederick Wiseman sillonne l'Amérique pour brosser le portrait de ses institutions publiques, mais surtout « Nos humanités » (son dernier docu s'intéresse à la gastronomie française…). Alors qu'une rétrospective au Centre Pompidou de notre belle capitale lui est entièrement consacrée cet automne, nous montrons à Veynes l'un de ses trois documentaires filmés dans les années 1970, entre institutions hospitalières et judiciaires.
Cinéma engagé ? Voici sa réponse : « Je ne fais pas de films idéologiques, parce que dans ce cas, il faut supprimer ou nier trop de choses, c'est-à-dire tout ce qui ne va pas dans le sens de cette idéologie. Ces films veulent convaincre ; or, moi, je ne veux convaincre personne. »
L'Équipe de Ciné mon mardi
d'après Critikat, Trois couleurs et Politis
Plein tarif : 5,50€
Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Carte abonnement 10 places: 50 €.
Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Carte abonnement 10 places: 50 €.
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Check, CashdescriptionTarif_gratuit
NodescriptionTarif_complement
Plein tarif : 5,50€Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Carte abonnement 10 places: 50 €
Thursday 5 December 2024 at 8.30 pm.