Ciné mon Mardi "Maman déchire"

Pour commencer
Émilie réalise ce film pour tenter de saisir le plus grand mystère de son univers : sa mère Meaud. Enfant brisée, mère punk, grand-mère géniale, féministe spontanée, Meaud fascine Émilie autant qu'elle la rend dingue. Une odyssée intime, un voyage dans les labyrinthes de la psyché.
Allons plus loin
Dix ans après Pauline s'arrache, documentaire sur sa petite sœur, la réalisatrice Émilie Brisavoine replonge dans la systémie familiale. Elle tente de comprendre sa maman grâce à des investigations personnelles croisées. Le traitement est novateur, étant donné sa forme hybride, tentaculaire et foisonnante, interrogeant sa mère sur leur relation tout en restant derrière la caméra.
La réalisatrice nous partage ainsi en temps réel l'intimité de ses pensées sur l'interaction qu'elle filme. Elle nous livre également des archives d'hier, des prises de vues d'aujourd'hui, des vidéos YouTube, de l'animation, un journal intime, la colère de la petite fille qu'elle était et qui l'habite encore... Le spectateur se retrouve immergé à ses côtés dans une aventure kaléidoscopique.
Un reportage à chaud, qui se meut parfois en champ de bataille. Des blessures, des souffrances, des fictions qui ne peuvent se rejoindre, un élan de vie, une recherche d'apaisement intérieur.
Ses questionnements intimes, notamment sur la transmission, sont plus que pertinents, d'autant qu'elle-même à son tour attend un enfant. Maman déchire, c'est de l'art-thérapie qui fait du bien, une réflexion sur notre existence, dans laquelle l'amour ne suffit parfois pas. Comment en effet accueillir ce sang qui circule dans leurs veines, dans nos veines, et arriver à le sublimer ? Comment naviguer dans nos constellations familiales ? En voilà des danses à apprivoiser, ou pas…
Les mots de la réalisatrice
Émilie Brisavoine : « Ce qui est intéressant, c'est l'idée de composer avec ce qu'il y a d'irrésolu et de complexe dans l'existence, et la pratique documentaire permet de montrer cette subtilité qu'il y a dans la vie, où rien n'est jamais manichéen en fait, les choses sont sans arrêt contradictoires. J'utilise le cinéma pour permettre un dialogue entre nos deux enfants intérieurs, à ma mère et à moi ; c'est aussi une manière d'accéder à ce dont j'avais besoin, de faire une déclaration d'amour à ma mère, c'est-à-dire de lui dire : je t'aime, je t'accueille et je te regarde telle que tu es, tu es une enfant ravagée. C'était important pour moi d'utiliser le cinéma justement là où il y a une impasse dans la vie. »

Vladimir Cviklinski
avec l'équipe de Ciné mon Mardi
d'après l'Acid, Le Bleu du miroir,
les Inrockuptibles, Radio France.

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Mais vous pouvez aussi appeler le 04 92 58 15 27 aux heures d'ouverture du Quai des arts.