Le 03 juin
→ Veynes
· Cinéma Les Variétés - Quai des Arts - 2 Avenue des Martyrs
Le film de Bogdan Mureşanu.
Projection suivie d'échanges.
Réservation conseillée en ligne
Mais vous pouvez aussi appeler le 04 92 58 15 27 aux heures d'ouverture du Quai des arts.
Le 18 mai dernier, Nicuşor Dan, maire de Bucarest et candidat pro-européen, était élu président de Roumanie, face au chef du parti nationaliste AUR, George Simion. Cette élection faisait suite à celle de 2024, remportée par Călin Georgeşcu, un homme politique d'extrême droite, pro-russe et conspirationniste, mais invalidée pour trucage de ses comptes de campagne, dans un contexte d'accusations d'ingérence russe en sa faveur.
Ce 18 mai, Nicuşor Dan a bien été élu, mais son rival, le nationaliste George Simion a demandé l'annulation du scrutin en raison "d'ingérences extérieures", a-t-il dit, notamment de la France, ce qui a été démenti par Paris. Le recours a finalement été rejeté le jeudi 22 mai par la Cour constitutionnelle roumaine qui confirme le succès du maire de Bucarest avec 53,6 % des suffrages contre 46,4 % pour le chef du parti nationaliste AUR.
Cependant, le pays, jusqu'à présent gouverné par des partis pro-européens, est déstabilisé par la percée fulgurante des figures populistes et nationalistes.
Le film de Bogdan Mureşanu, Ce nouvel an qui n'est jamais arrivé vient à point dans cette actualité. Et comme le dit le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof (Les graines du figuier sauvage) : « Ce film peut être vu comme un reflet du présent et porte un avertissement sur le futur ».
Pour commencer
20 décembre 1989. La Roumanie est au bord de la révolution. Les autorités préparent les festivités du Nouvel An comme si de rien n'était ou presque mais le vernis officiel commence à craquer. Dans l'effervescence de la contestation, six destins vont se croiser au fil d'une journée pas comme les autres. Jusqu'à la chute de Ceaușescu et de son régime.
Allons plus loin
Pour son premier long-métrage ambitieux et remarquable, le réalisateur roumain Bogdan Mureşanu fait un pacte avec nous : reconstituer le paysage roumain en place à la fin 1989 et nous faire éprouver, à nous spectateurs d'aujourd'hui, l'atmosphère ubuesque et terrifiante qui régnait en Roumanie sous Ceaușescu jusqu'au moment où ce système implosa. Toute la dynamique de ce récit, qui fait se croiser six destins, repose sur cette tension ascendante, sur ces failles qui se creusent sous le poids de la répression et atteignent des sommets d'absurde.
Tandis que la télévision inféodée au régime prépare son show de Noël et cherche une actrice pour remplacer celle qui s'est échappée à l'Ouest, un petit garçon poste benoîtement une lettre, dont le contenu risque d'attirer de sérieux ennuis à ses parents. C'est qu'à cette époque la Securitate, la police politique, a le soupçon facile, des délateurs partout, et réprime violemment les opinions hostiles au régime. Une atmosphère de paranoïa aiguë règne en Roumanie. Nul n'est libre, chacun vit dans la terreur de se faire arrêter.
Cet enfer quotidien généralisé, Bogdan Mureşanu le réactive à travers une narration écrite comme une partition musicale où les tonalités tragiques et comiques se côtoient, alternent et se confondent. Nous avançons ainsi sur cette ligne de crête, effarés et empathiques face à la panique de ce père de famille prêt à toutes les contorsions pour rattraper l'imprudence de son fils, face à la détermination de cette femme âgée qui n'accepte pas de quitter les murs qui l'ont vue vieillir, ou au courage de celles et ceux qui se débattent pour rester verticaux au cœur du chaos.
Nicolas Boldych, avec Ciné mon Mardi
D'après Bande à part.
Les mots du réalisateur
Bogdan Mureşanu : « Rien dans le futur n'a déjà été, mais le passé lui-même devient jour après jour un peu moins sûr. C'est une boutade que j'ai inventée à partir de deux citations célèbres, lors d'une conversation avec un ami, et même si cela ressemble ici à une blague, j'ai aussi tenté de donner une réponse (sur le rapport de mon film au temps) à travers elle. Il existe en anglais un temps grammatical qui porte le nom magnifique de future in the past - futur dans le passé. Oui, je crois que les temps se mélangent et qu'on ne vit jamais dans un pur présent. »
«C'est un film difficile à écrire, mais encore plus difficile à décrire. C'est une bizarrerie, je l'ai catalogué une fois comme une tragicomédie, mais il pourrait tout aussi bien être étiqueté comme un mockumentary, ou comme une farce historique comme je l'ai lu dans un commentaire sur Internet.»
Ce 18 mai, Nicuşor Dan a bien été élu, mais son rival, le nationaliste George Simion a demandé l'annulation du scrutin en raison "d'ingérences extérieures", a-t-il dit, notamment de la France, ce qui a été démenti par Paris. Le recours a finalement été rejeté le jeudi 22 mai par la Cour constitutionnelle roumaine qui confirme le succès du maire de Bucarest avec 53,6 % des suffrages contre 46,4 % pour le chef du parti nationaliste AUR.
Cependant, le pays, jusqu'à présent gouverné par des partis pro-européens, est déstabilisé par la percée fulgurante des figures populistes et nationalistes.
Le film de Bogdan Mureşanu, Ce nouvel an qui n'est jamais arrivé vient à point dans cette actualité. Et comme le dit le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof (Les graines du figuier sauvage) : « Ce film peut être vu comme un reflet du présent et porte un avertissement sur le futur ».
Pour commencer
20 décembre 1989. La Roumanie est au bord de la révolution. Les autorités préparent les festivités du Nouvel An comme si de rien n'était ou presque mais le vernis officiel commence à craquer. Dans l'effervescence de la contestation, six destins vont se croiser au fil d'une journée pas comme les autres. Jusqu'à la chute de Ceaușescu et de son régime.
Allons plus loin
Pour son premier long-métrage ambitieux et remarquable, le réalisateur roumain Bogdan Mureşanu fait un pacte avec nous : reconstituer le paysage roumain en place à la fin 1989 et nous faire éprouver, à nous spectateurs d'aujourd'hui, l'atmosphère ubuesque et terrifiante qui régnait en Roumanie sous Ceaușescu jusqu'au moment où ce système implosa. Toute la dynamique de ce récit, qui fait se croiser six destins, repose sur cette tension ascendante, sur ces failles qui se creusent sous le poids de la répression et atteignent des sommets d'absurde.
Tandis que la télévision inféodée au régime prépare son show de Noël et cherche une actrice pour remplacer celle qui s'est échappée à l'Ouest, un petit garçon poste benoîtement une lettre, dont le contenu risque d'attirer de sérieux ennuis à ses parents. C'est qu'à cette époque la Securitate, la police politique, a le soupçon facile, des délateurs partout, et réprime violemment les opinions hostiles au régime. Une atmosphère de paranoïa aiguë règne en Roumanie. Nul n'est libre, chacun vit dans la terreur de se faire arrêter.
Cet enfer quotidien généralisé, Bogdan Mureşanu le réactive à travers une narration écrite comme une partition musicale où les tonalités tragiques et comiques se côtoient, alternent et se confondent. Nous avançons ainsi sur cette ligne de crête, effarés et empathiques face à la panique de ce père de famille prêt à toutes les contorsions pour rattraper l'imprudence de son fils, face à la détermination de cette femme âgée qui n'accepte pas de quitter les murs qui l'ont vue vieillir, ou au courage de celles et ceux qui se débattent pour rester verticaux au cœur du chaos.
Nicolas Boldych, avec Ciné mon Mardi
D'après Bande à part.
Les mots du réalisateur
Bogdan Mureşanu : « Rien dans le futur n'a déjà été, mais le passé lui-même devient jour après jour un peu moins sûr. C'est une boutade que j'ai inventée à partir de deux citations célèbres, lors d'une conversation avec un ami, et même si cela ressemble ici à une blague, j'ai aussi tenté de donner une réponse (sur le rapport de mon film au temps) à travers elle. Il existe en anglais un temps grammatical qui porte le nom magnifique de future in the past - futur dans le passé. Oui, je crois que les temps se mélangent et qu'on ne vit jamais dans un pur présent. »
«C'est un film difficile à écrire, mais encore plus difficile à décrire. C'est une bizarrerie, je l'ai catalogué une fois comme une tragicomédie, mais il pourrait tout aussi bien être étiqueté comme un mockumentary, ou comme une farce historique comme je l'ai lu dans un commentaire sur Internet.»
Plein tarif : 5,50€
Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Carte abonnement 10 places: 50 €.
Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Carte abonnement 10 places: 50 €.
Modes Paiement
Chèque, EspècesGratuit
NonComplement
Plein tarif : 5,50€Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Carte abonnement 10 places: 50 €
Mardi 3 juin 2025 à 20h30.