Le 28 févr.
→ Veynes
· Cinéma Les Variétés - Quai des Arts - 2 Avenue des Martyrs
Fred Madison a tout pour être heureux, y compris une épouse magnifique. Pourtant, un jour, par le biais de cassettes vidéo, il commence à endosser la personnalité d'un mari jaloux.
Réservation conseillée au plus tard le jeudi 27 février.
Allons plus loin
Au milieu d'une banlieue californienne vivent en silence un homme et une femme. Un jour, ils découvrent une cassette vidéo sur le perron. On les filme…
Chef d'œuvre noir abstrait, Lost Highway rend compte physiquement, et en musique, des phénomènes psychiques de l'amnésie et du dédoublement de personnalité, sur fond d'Amérique des années 90. On est happé par les sensations procurées, à tel point que toute explication rationnelle devient superflue. Les images y suppléent à elles seules.
Le livre qui a tout déclenché, c'est Sailor et Lula de Barry Guifford dans lequel David Lynch a retenu les mots « lost » et « highway », qui accolés sont aussi le titre d'un classique sublime du chanteur country Hank Williams. À partir de ces mots starters, l'imaginaire du cinéaste a dérivé pour créer l'histoire de Lost Highway, un film noir étrange où les personnages se dédoublent, où la réalité semble fonctionne sur plusieurs niveaux, où le temps se tord et se boucle sur lui-même tel une spirale einsteino-hitchcockienne.
Lost Highway est un tour de force mélangeant imagerie de film noir et figures de freaks inquiétants. À la sortie du film, l'invention narrative quasi-expérimentale a pu dérouter certains critiques ou spectateurs. Il est vrai que David Lynch ne cherche pas à amener son spectateur quelque part. Il le laisse libre de s'égarer où il veut. Comme un tableau surréaliste, le film donne la place à l'imagination, comme si cette dernière était l'ultime clé de compréhension. À travers l'histoire de Fred, un saxophoniste torturé par la jalousie, qui tue (ou croit tuer) sa femme, Lynch nous transporte dans un univers étrange entre schizophrénie et rêve. Scène après scène, il nous perd volontairement dans les méandres de l'inconscient de son personnage central frappé d'une amnésie, thème récurrent dans la filmographie de Lynch, fasciné, dans la vraie vie, par la capacité de certaines personnes à refouler leur passé.
Par ailleurs, comme dans tous les Lynch, la musique est un élément-clé de sa mise en scène. Son complice habituel, Angelo Badalamenti, a concocté une bande originale envoûtante et son travail est complété par le rock âpre et accrocheur de Nine Inch Nails et de Ramstein. La séquence d'ouverture sur une autoroute de nuit est scandée par le superbe et torve I'm Deranged de l'archange ambigu David Bowie.
Les mots du réalisateur
David Lynch : « Je construis un film comme un morceau de musique, je tends vers une certaine abstraction. En même temps, je pense qu'une histoire est un élément important dans un film, que des personnages auxquels on peut s'identifier sont une loi importante du cinéma... Mais autour de ces lois de base, l'atmosphère, la tonalité, le rêve, le monde que l'on arrive à créer sont les notions les plus importantes pour moi ».
Chef-d'oeuvre de Lynch, reconfiguration du film noir, Lost Highway portait à un certain degré de perfection les inventions hallucinées de Blue Velvet ou de Sailor et Lula. Et faisant mentir son titre (l'autoroute de nulle part), il annonçait un autre chef-d'oeuvre : quatre ans plus tard, Mulholland Drive enfoncait le clou noir, rêveur, cauchemardesque et poétique planté par Lost Highway.
Nicolas Boldych
d'après Les Inrocks, Àvoir À lire, Le Cinématographe.
Avec l'équipe de Ciné mon Mardi.
Échanges après la projection
Réservez au plus tard le jeudi 27 février.
Au delà, pas de confirmation possible.
Réservez à l'adresse suivante : cine.veynes@orange.fr
Mais vous pouvez aussi appeler le 04 92 58 15 27 aux heures d'ouverture du Quai des arts.
Au milieu d'une banlieue californienne vivent en silence un homme et une femme. Un jour, ils découvrent une cassette vidéo sur le perron. On les filme…
Chef d'œuvre noir abstrait, Lost Highway rend compte physiquement, et en musique, des phénomènes psychiques de l'amnésie et du dédoublement de personnalité, sur fond d'Amérique des années 90. On est happé par les sensations procurées, à tel point que toute explication rationnelle devient superflue. Les images y suppléent à elles seules.
Le livre qui a tout déclenché, c'est Sailor et Lula de Barry Guifford dans lequel David Lynch a retenu les mots « lost » et « highway », qui accolés sont aussi le titre d'un classique sublime du chanteur country Hank Williams. À partir de ces mots starters, l'imaginaire du cinéaste a dérivé pour créer l'histoire de Lost Highway, un film noir étrange où les personnages se dédoublent, où la réalité semble fonctionne sur plusieurs niveaux, où le temps se tord et se boucle sur lui-même tel une spirale einsteino-hitchcockienne.
Lost Highway est un tour de force mélangeant imagerie de film noir et figures de freaks inquiétants. À la sortie du film, l'invention narrative quasi-expérimentale a pu dérouter certains critiques ou spectateurs. Il est vrai que David Lynch ne cherche pas à amener son spectateur quelque part. Il le laisse libre de s'égarer où il veut. Comme un tableau surréaliste, le film donne la place à l'imagination, comme si cette dernière était l'ultime clé de compréhension. À travers l'histoire de Fred, un saxophoniste torturé par la jalousie, qui tue (ou croit tuer) sa femme, Lynch nous transporte dans un univers étrange entre schizophrénie et rêve. Scène après scène, il nous perd volontairement dans les méandres de l'inconscient de son personnage central frappé d'une amnésie, thème récurrent dans la filmographie de Lynch, fasciné, dans la vraie vie, par la capacité de certaines personnes à refouler leur passé.
Par ailleurs, comme dans tous les Lynch, la musique est un élément-clé de sa mise en scène. Son complice habituel, Angelo Badalamenti, a concocté une bande originale envoûtante et son travail est complété par le rock âpre et accrocheur de Nine Inch Nails et de Ramstein. La séquence d'ouverture sur une autoroute de nuit est scandée par le superbe et torve I'm Deranged de l'archange ambigu David Bowie.
Les mots du réalisateur
David Lynch : « Je construis un film comme un morceau de musique, je tends vers une certaine abstraction. En même temps, je pense qu'une histoire est un élément important dans un film, que des personnages auxquels on peut s'identifier sont une loi importante du cinéma... Mais autour de ces lois de base, l'atmosphère, la tonalité, le rêve, le monde que l'on arrive à créer sont les notions les plus importantes pour moi ».
Chef-d'oeuvre de Lynch, reconfiguration du film noir, Lost Highway portait à un certain degré de perfection les inventions hallucinées de Blue Velvet ou de Sailor et Lula. Et faisant mentir son titre (l'autoroute de nulle part), il annonçait un autre chef-d'oeuvre : quatre ans plus tard, Mulholland Drive enfoncait le clou noir, rêveur, cauchemardesque et poétique planté par Lost Highway.
Nicolas Boldych
d'après Les Inrocks, Àvoir À lire, Le Cinématographe.
Avec l'équipe de Ciné mon Mardi.
Échanges après la projection
Réservez au plus tard le jeudi 27 février.
Au delà, pas de confirmation possible.
Réservez à l'adresse suivante : cine.veynes@orange.fr
Mais vous pouvez aussi appeler le 04 92 58 15 27 aux heures d'ouverture du Quai des arts.
Plein tarif : 5,50€
Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Carte abonnement 10 places: 50 €.
Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Carte abonnement 10 places: 50 €.
Modes Paiement
Chèque, EspècesGratuit
NonComplement
Plein tarif : 5,50€Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Carte abonnement 10 places: 50 €
Vendredi 28 février 2025 à 20h30.