Le 27 déc.
→ Veynes
· Cinéma Les Variétés - Quai des Arts - 2 Avenue des Martyrs
The shop around the corner ou Rendez-vous en français, film de la « période hollywoodienne » du prolifique réalisateur Ernst Lubitsch , nous apporte « quelque chose de léger, d'étrangement indéfinissable, mais néanmoins tangible »
Bonjour à vous, spectateurs de Ciné mon Mardi, fidèles ou occasionnels, cinéphiles chevronnés ou amateurs avertis d'un cinéma de qualité,
Ras-le-bol des doubitchous roulés sous les aisselles et des chocogrenouilles-d'harrypotter – ou autres « classiques et constipants incontournables de Noël » ?
Pas de panique : il y a Lubitsch ! Un remède un peu plus excitant qu'une tisane au fenouil…
The shop around the corner ou Rendez-vous en français, film de la « période hollywoodienne » de celui-qui-aurait-dû-devenir tailleur, devenu prolifique réalisateur, nous apporte « quelque chose de léger, d'étrangement indéfinissable, mais néanmoins tangible » (Peter Bogdanovitch, réalisateur) formant « un mélange subtil et sexy d'humour et d'esprit de retenue » (Roger Fristoe, acteur et réalisateur) – ce qui fut appelé plus tard « la touche Lubitsch ».
« Dans le gruyère Lubitsch, chaque trou est génial », renchérit Truffaut, en bon franco-Français. Des trous (ou en des mots plus "sérieux", un art de l'ellipse) atemporels : le film, sorti en 1945 en France, y a obtenu succès dans les années 1980 ; et en 2010 la Cinémathèque de Paris lui consacrait une rétrospective. Une fois n'est pas coutume : The Shop… (une maroquinerie de Budapest), adapté d'une pièce de Miklós Jancsó, est tout aussi populaire qu'élégant. Et dedans, dans les allers et venues des commis et clients, c'est nous, cette comédie humaine – aigreurs et tendresses (comme on aura pu en déguster au réveillon) – qui en sommes le sujet !
Agnès André
Ciné mon Mardi
La réservation est conseillée.
Réservez au plus tard le jeudi 26 décembre.
Au delà, pas de confirmation possible.
Réservez plutôt avec le lien ci-dessous.
Mais vous pouvez aussi appeler le
04 92 58 15 27
aux heures d'ouverture du Quai des arts.
THE SHOP AROUND THE CORNER
(Rendez-vous)
Pour commencer
À Budapest, au temps de Noël, Klara Novak et Alfred Kralik travaillent dans la même boutique de maroquinerie… et se supportent comme ils peuvent ! Aspirant à un idéal d'amour, l'un comme l'autre s'engage dans une relation amoureuse par correspondance… sans savoir que leur correspondant anonyme n'est autre que leur collègue de travail !
Allons plus loin
De Rendez-vous d'Ernst Lubitsch, plus connu sous son titre original The shop around the corner, on retient généralement la romance vaudevillesque qui donne au film son argument de départ : deux employés d'une boutique de Budapest qui se chamaillent sans cesse ont, sans le savoir, une relation épistolaire amoureuse.
De là, ce suspense sentimental : quand vont-ils découvrir que l'âme sœur n'est autre que ce collègue méprisé et s'ils le découvrent, que vont-ils faire ? Quiproquos, cœurs solitaires qui s'éprennent, happy end, il y a là tous les ingrédients d'une charmante comédie romantique.
Sauf que nous sommes ici chez Lubitsch ! Derrière la spiritualité se trouve une malicieuse mise au grand jour des hypocrisies consenties qui naissent du conformisme. Grattez la surface et vous trouverez donc sous la fable amoureuse la brutalité des rapports humains en temps de crise — doux contraste avec les temps de fête (Noël !) dans lequel se déroule le film —, qui contraint les personnages à arborer le masque de la nécessité, de peur d'être pris en flagrant délit de faiblesse. Car cette comédie romantique, c'est aussi l'histoire d'une boutique subissant les contrecoups du Krach boursier de 1929 : pour une fois Lubitsch délaisse les draps de soie pour se tourner vers « les gens ordinaires ».
C'est ainsi que l'on voit des personnages en proie à la peur du chômage, les contraignant à une certaine dureté et, pour d'aucuns, à une certaine fausseté… Il s'agit de montrer à l'autre un visage avenant ou a contrario qui puisse inspirer le respect, et de démontrer sa débrouillardise, de faire valoir sa compétence professionnelle, de tirer parti de ses bonnes manières. L'humour y est le remède ultime, fût-il cynique ou noir ; l'amour, l'horizon des espérances, fût-il naïf ou illusoire. C'est l'art du maître : une répartie dont il n'a pas d'égal, qui s'enchaîne sans répit et qui fait de chaque visionnage un plaisir renouvelé. Rire, quoi qu'il arrive !
ON EN PARLE
« La comédie de Lubitsch, on y entre très facilement et à tous les âges ! » (Toute une vie, France Culture, 2020).
« C'est le plus beau film de Lubitsch car le plus sensible : les gags sont irrésistibles, mais l'humour se teinte d'une délicieuse et slave mélancolie. Dans cet imbroglio sentimental, cette valse de malentendus scrupuleusement orchestrée, il n'y a pas de prince, d'escroc ou de charmeuse, mais des gens ordinaires, fragiles : ils craignent le chômage, la solitude et sont tentés par le suicide. Mais ils finissent par en rire… Une merveille. » (Guillemette Odicino, Télérama)
L'Équipe de Ciné mon mardi
d'après Le Bleu du miroir et Newstrum
** Ciné mon mardi :
Collectif de cinéphiles créé en 2006, Ciné mon Mardi résiste et continue de vous proposer à Veynes des films d'auteur, choisis dans le patrimoine ou l'actualité du 7eArt, des ciné-débats, des ciné-rencontres et autres occasions de cinéphilie.
Les actions de Ciné mon Mardi devenant de plus en prenantes, l'équipe souhaite se renforcer. Si vous aimez le cinéma, si vous avez du temps à y consacrer, si vous êtes intéressés à nous rejoindre, contactez-nous : 06 85 01 11 84.
Ras-le-bol des doubitchous roulés sous les aisselles et des chocogrenouilles-d'harrypotter – ou autres « classiques et constipants incontournables de Noël » ?
Pas de panique : il y a Lubitsch ! Un remède un peu plus excitant qu'une tisane au fenouil…
The shop around the corner ou Rendez-vous en français, film de la « période hollywoodienne » de celui-qui-aurait-dû-devenir tailleur, devenu prolifique réalisateur, nous apporte « quelque chose de léger, d'étrangement indéfinissable, mais néanmoins tangible » (Peter Bogdanovitch, réalisateur) formant « un mélange subtil et sexy d'humour et d'esprit de retenue » (Roger Fristoe, acteur et réalisateur) – ce qui fut appelé plus tard « la touche Lubitsch ».
« Dans le gruyère Lubitsch, chaque trou est génial », renchérit Truffaut, en bon franco-Français. Des trous (ou en des mots plus "sérieux", un art de l'ellipse) atemporels : le film, sorti en 1945 en France, y a obtenu succès dans les années 1980 ; et en 2010 la Cinémathèque de Paris lui consacrait une rétrospective. Une fois n'est pas coutume : The Shop… (une maroquinerie de Budapest), adapté d'une pièce de Miklós Jancsó, est tout aussi populaire qu'élégant. Et dedans, dans les allers et venues des commis et clients, c'est nous, cette comédie humaine – aigreurs et tendresses (comme on aura pu en déguster au réveillon) – qui en sommes le sujet !
Agnès André
Ciné mon Mardi
La réservation est conseillée.
Réservez au plus tard le jeudi 26 décembre.
Au delà, pas de confirmation possible.
Réservez plutôt avec le lien ci-dessous.
Mais vous pouvez aussi appeler le
04 92 58 15 27
aux heures d'ouverture du Quai des arts.
THE SHOP AROUND THE CORNER
(Rendez-vous)
Pour commencer
À Budapest, au temps de Noël, Klara Novak et Alfred Kralik travaillent dans la même boutique de maroquinerie… et se supportent comme ils peuvent ! Aspirant à un idéal d'amour, l'un comme l'autre s'engage dans une relation amoureuse par correspondance… sans savoir que leur correspondant anonyme n'est autre que leur collègue de travail !
Allons plus loin
De Rendez-vous d'Ernst Lubitsch, plus connu sous son titre original The shop around the corner, on retient généralement la romance vaudevillesque qui donne au film son argument de départ : deux employés d'une boutique de Budapest qui se chamaillent sans cesse ont, sans le savoir, une relation épistolaire amoureuse.
De là, ce suspense sentimental : quand vont-ils découvrir que l'âme sœur n'est autre que ce collègue méprisé et s'ils le découvrent, que vont-ils faire ? Quiproquos, cœurs solitaires qui s'éprennent, happy end, il y a là tous les ingrédients d'une charmante comédie romantique.
Sauf que nous sommes ici chez Lubitsch ! Derrière la spiritualité se trouve une malicieuse mise au grand jour des hypocrisies consenties qui naissent du conformisme. Grattez la surface et vous trouverez donc sous la fable amoureuse la brutalité des rapports humains en temps de crise — doux contraste avec les temps de fête (Noël !) dans lequel se déroule le film —, qui contraint les personnages à arborer le masque de la nécessité, de peur d'être pris en flagrant délit de faiblesse. Car cette comédie romantique, c'est aussi l'histoire d'une boutique subissant les contrecoups du Krach boursier de 1929 : pour une fois Lubitsch délaisse les draps de soie pour se tourner vers « les gens ordinaires ».
C'est ainsi que l'on voit des personnages en proie à la peur du chômage, les contraignant à une certaine dureté et, pour d'aucuns, à une certaine fausseté… Il s'agit de montrer à l'autre un visage avenant ou a contrario qui puisse inspirer le respect, et de démontrer sa débrouillardise, de faire valoir sa compétence professionnelle, de tirer parti de ses bonnes manières. L'humour y est le remède ultime, fût-il cynique ou noir ; l'amour, l'horizon des espérances, fût-il naïf ou illusoire. C'est l'art du maître : une répartie dont il n'a pas d'égal, qui s'enchaîne sans répit et qui fait de chaque visionnage un plaisir renouvelé. Rire, quoi qu'il arrive !
ON EN PARLE
« La comédie de Lubitsch, on y entre très facilement et à tous les âges ! » (Toute une vie, France Culture, 2020).
« C'est le plus beau film de Lubitsch car le plus sensible : les gags sont irrésistibles, mais l'humour se teinte d'une délicieuse et slave mélancolie. Dans cet imbroglio sentimental, cette valse de malentendus scrupuleusement orchestrée, il n'y a pas de prince, d'escroc ou de charmeuse, mais des gens ordinaires, fragiles : ils craignent le chômage, la solitude et sont tentés par le suicide. Mais ils finissent par en rire… Une merveille. » (Guillemette Odicino, Télérama)
L'Équipe de Ciné mon mardi
d'après Le Bleu du miroir et Newstrum
** Ciné mon mardi :
Collectif de cinéphiles créé en 2006, Ciné mon Mardi résiste et continue de vous proposer à Veynes des films d'auteur, choisis dans le patrimoine ou l'actualité du 7eArt, des ciné-débats, des ciné-rencontres et autres occasions de cinéphilie.
Les actions de Ciné mon Mardi devenant de plus en prenantes, l'équipe souhaite se renforcer. Si vous aimez le cinéma, si vous avez du temps à y consacrer, si vous êtes intéressés à nous rejoindre, contactez-nous : 06 85 01 11 84.
Plein tarif : 5,50€
Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Réservation par mail.
Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Réservation par mail.
Modes Paiement
Chèque, EspècesGratuit
NonComplement
Plein tarif : 5,50€Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Réservation par mail
Vendredi 27 décembre 2024 à 20h30.
Réservation conseillée au plus tard le 26 décembre.
Réservation conseillée au plus tard le 26 décembre.