Le 29 oct.
→ Veynes
· Cinéma Les Variétés - Quai des Arts - 2 Avenue des Martyrs
Alain Guiraudie signe un polar mystique sur les désirs et les non-dits, qui oscille de la farce au film noir. Face à Catherine Frot, nouvelle venue dans son cinéma, il révèle le magnétique Félix Kysyl, étonnant d'intensité.
Pour commencer
De retour à la campagne pour l'enterrement de son ancien patron boulanger, Jérémie s'installe quelques jours chez Martine, sa veuve. Alors que tout le monde lui tourne autour ou qu'il tourne autour de tout le monde, le court séjour du jeune homme prend une tournure inattendue, entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges...
Allons plus loin
Après des années sans être revenu au village, Jérémie (Félix Kysyl) se rend directement à la boulangerie, fermée pour cause de décès. Malgré la demande de Martine (Catherine Frot), la femme de son ancien patron décédé, il n'est pas venu reprendre le commerce ; plutôt farfouiller autour du mort, frôler ce qu'il reste de lui, sous le regard presque amoureux de Martine et beaucoup moins bienveillant de son fils, Vincent (Jean-Baptiste Durand), qu'il a connu plus jeune.
Jérémie était un gars du village, il est aujourd'hui un toulousain qui vient modifier l'espace-temps de l'entourage du mort, jouer discrètement avec ses nerfs. Soupçons, fantasmes, les réactions sont diverses : Walter (David Ayala), un vieil ami ventru, finit par sortir le fusil, le curé (Jacques Delevay) semble constamment se trouver là où on n'aimerait pas qu'il soit.
Alain Guiraudie filme cette visite comme une présence physique, un frottement aux lieux et aux êtres. Habitué des récits sensuels en milieu rural, l'écrivain-cinéaste fait la part belle à l'obscurité des sous-bois, place l'action principalement la nuit, moins pour y explorer le romanesque ou les secrets honteux que pour voir ce qui y pousse comme des champignons, excroissances nocturnes comme autant de poussées de désir, qui mènent à la bagarre ou à la déclaration d'amour, avec leur lot de ridicule, leur honte bue, le sentiment qu'après tout, s'exposer au refus ou au rire est peut-être ce qu'il nous reste de liberté. « C'est la force du désir, j'imagine », dira un policier impavide, comme si les forces de l'ordre s'inclinaient de manière routinière devant la pulsion.
Quelques mots du réalisateur
Pendant une première partie, on ne comprend pas les relations entre les personnages, ni même les intentions de votre héros…
« Ici, plus encore que dans mes autres films, je me suis acharné à cultiver la part du mystère, j'ai cherché à ce que le spectateur se pose des questions et qu'il participe à l'histoire. C'est la meilleure façon de ne pas s'ennuyer d'une part, et puis c'est aussi la meilleure transcription du désir. Qui reste toujours, pour moi, le grand mystère de la vie. On comprend quand même assez vite que le héros reste ici par désir pour quelqu'un. […] Il y a une vraie histoire d'amour qui sous-tend tout le film. Amours cachées, celui de Jérémie pour le défunt, et l'autre que je ne dévoilerai pas ici, ça spoilerait trop le film. Mais en fait, c'est plutôt de désir qu'il s'agit ici. Notre héros est au centre de cette circulation du désir et il se retrouve petit à petit prisonnier de ce village. […] Et je suis aussi beaucoup intéressé par le trouble que peut amener cet inconnu et ses intentions pas très claires. J'aime qu'on ne sache pas qui est le méchant, et qu'on ne sache pas trop de quel côté se situer. »
L'Équipe de Ciné mon mardi
d'après : Les Cahiers du cinéma,
Slate et le dossier de presse
** Ciné mon mardi :
Collectif de cinéphiles créé en 2006, Ciné mon Mardi résiste et continue de vous proposer à Veynes des films d'auteur, choisis dans le patrimoine ou l'actualité du 7eArt, des ciné-débats, des ciné-rencontres et autres occasions de cinéphilie.
Les actions de Ciné mon Mardi devenant de plus en prenantes, l'équipe souhaite se renforcer. Si vous aimez le cinéma, si vous avez du temps à y consacrer, si vous êtes intéressés à nous rejoindre, contactez-nous : 06 85 01 11 84.
De retour à la campagne pour l'enterrement de son ancien patron boulanger, Jérémie s'installe quelques jours chez Martine, sa veuve. Alors que tout le monde lui tourne autour ou qu'il tourne autour de tout le monde, le court séjour du jeune homme prend une tournure inattendue, entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges...
Allons plus loin
Après des années sans être revenu au village, Jérémie (Félix Kysyl) se rend directement à la boulangerie, fermée pour cause de décès. Malgré la demande de Martine (Catherine Frot), la femme de son ancien patron décédé, il n'est pas venu reprendre le commerce ; plutôt farfouiller autour du mort, frôler ce qu'il reste de lui, sous le regard presque amoureux de Martine et beaucoup moins bienveillant de son fils, Vincent (Jean-Baptiste Durand), qu'il a connu plus jeune.
Jérémie était un gars du village, il est aujourd'hui un toulousain qui vient modifier l'espace-temps de l'entourage du mort, jouer discrètement avec ses nerfs. Soupçons, fantasmes, les réactions sont diverses : Walter (David Ayala), un vieil ami ventru, finit par sortir le fusil, le curé (Jacques Delevay) semble constamment se trouver là où on n'aimerait pas qu'il soit.
Alain Guiraudie filme cette visite comme une présence physique, un frottement aux lieux et aux êtres. Habitué des récits sensuels en milieu rural, l'écrivain-cinéaste fait la part belle à l'obscurité des sous-bois, place l'action principalement la nuit, moins pour y explorer le romanesque ou les secrets honteux que pour voir ce qui y pousse comme des champignons, excroissances nocturnes comme autant de poussées de désir, qui mènent à la bagarre ou à la déclaration d'amour, avec leur lot de ridicule, leur honte bue, le sentiment qu'après tout, s'exposer au refus ou au rire est peut-être ce qu'il nous reste de liberté. « C'est la force du désir, j'imagine », dira un policier impavide, comme si les forces de l'ordre s'inclinaient de manière routinière devant la pulsion.
Quelques mots du réalisateur
Pendant une première partie, on ne comprend pas les relations entre les personnages, ni même les intentions de votre héros…
« Ici, plus encore que dans mes autres films, je me suis acharné à cultiver la part du mystère, j'ai cherché à ce que le spectateur se pose des questions et qu'il participe à l'histoire. C'est la meilleure façon de ne pas s'ennuyer d'une part, et puis c'est aussi la meilleure transcription du désir. Qui reste toujours, pour moi, le grand mystère de la vie. On comprend quand même assez vite que le héros reste ici par désir pour quelqu'un. […] Il y a une vraie histoire d'amour qui sous-tend tout le film. Amours cachées, celui de Jérémie pour le défunt, et l'autre que je ne dévoilerai pas ici, ça spoilerait trop le film. Mais en fait, c'est plutôt de désir qu'il s'agit ici. Notre héros est au centre de cette circulation du désir et il se retrouve petit à petit prisonnier de ce village. […] Et je suis aussi beaucoup intéressé par le trouble que peut amener cet inconnu et ses intentions pas très claires. J'aime qu'on ne sache pas qui est le méchant, et qu'on ne sache pas trop de quel côté se situer. »
L'Équipe de Ciné mon mardi
d'après : Les Cahiers du cinéma,
Slate et le dossier de presse
** Ciné mon mardi :
Collectif de cinéphiles créé en 2006, Ciné mon Mardi résiste et continue de vous proposer à Veynes des films d'auteur, choisis dans le patrimoine ou l'actualité du 7eArt, des ciné-débats, des ciné-rencontres et autres occasions de cinéphilie.
Les actions de Ciné mon Mardi devenant de plus en prenantes, l'équipe souhaite se renforcer. Si vous aimez le cinéma, si vous avez du temps à y consacrer, si vous êtes intéressés à nous rejoindre, contactez-nous : 06 85 01 11 84.
Plein tarif : 5,50€
Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Réservation par mail.
Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Réservation par mail.
Modes Paiement
Chèque, EspècesGratuit
NonComplement
Plein tarif : 5,50€Tarif réduit : 3,50 € (Étudiants, chômeurs, moins de 16 ans)
Réservation par mail
Mardi 29 octobre 2024 à 20h30.
Réservation conseillée au plus tard le 28 octobre.
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